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LA GUERRE DE L’EAU
des ACE de la CACE
(Coordination nationale des Associations de Consommateurs d’Eau)
Des usagers à la reconquête
de l’eau et de l’assainissement
- pourquoi ?
- de quel droit ?
- comment ?
- où ?
Pourquoi ?
Quelques faits non contestables : l’eau privée plus chère que l’eau publique
La distribution d’eau gérée en délégation
par le privé est, en moyenne, de 25 à 45 % plus chère que
la distribution d’eau gérée directement par les collectivités.
Pourquoi ?
Parce que le privé, contrairement à la régie publique, empoche
les gains de productivité au lieu de les répercuter sur le prix
de l’eau.
Parce que le privé ne se contente pas de distribuer de l’eau et
l’assainir en respectant les règles fondamentales de fonctionnement
du service public (égalité, universalité, continuité,
mutabilité, …)mais parce que le privé cherche aussi à en
tirer un maximum de profits. Il faut, comme « ils » disent
entre eux « faire suer les contrats ». Ces contrats que
les entreprises privées ont passé avec les élus des collectivités
responsables. Responsables dans les mots, mais peu dans les actes !
Après 30 ans d’expérience de la gestion par le privé des
services publics locaux, au moyen du trop fameux PPP : le Partenariat
Public Privé, il n’est que grand temps de remettre les pendules à l’heure.
La gestion en régie publique ouvre une voie alternative à laquelle
il faut revenir !
Les abus de la gestion déléguée (le PPP) sont dénoncés de toutes parts : Cours des Comptes ; Chambres Régionales des Comptes ; audits ; associations de défense des consommateurs …
En 1997, la Cours des Comptes rend public un rapport accablant pour les responsables
des gestionnaires de l’eau et de l’assainissement. Plus de 95 % des
délits dénoncés concernent les gestions déléguées
au privé : Grenoble et Carignon, St Etienne avec Dubanchet, et des
centaines d’autres cas. Un nouveau rapport vient de sortir ; étudiez
le !
Plus près de nous, les Chambres Régionales des Comptes font le
travail à la base puisque leur mission est de contrôler les gestions
publiques locales. Toutes les régions sont concernées. Vous en
apprendrez de belles en consultant leurs observations et leurs rapports gratuitement,
soit directement, soit sur internet.
Les collectivités elles-mêmes, souvent troublées par les
résultats de leur passivité face à ce désastre, soit
pour se couvrir, ont fait établir des audits à grands frais. Demandez
en communication ! Ils sont à vous ! Vous les avez payés
avec votre facture d’eau ! Ils sont accablants pour vos élus !
Les associations, prenant appui sur les travaux précédemment cités,
sont elles aussi entrées dans la surveillance du marigot. Le spectacle
s’est avéré par ailleurs peu ragoûtant, et l’entrée
difficile à obtenir.
De quel droit, les usagers peuvent-ils se prévaloir pour prétendre contrôler ce « marigot » ?
De quels droits ?
La facture d’eau n’est pas une feuille d’impôt : les usagers ont financé réseaux et installations dont ils assurent le fonctionnement sans subvention
Les services publics sont et ont été totalement financés
par la facture d’eau payée par les usagers.
Ces mêmes usagers cofinancent aussi, au moyen de cette même facture
d’eau, les Agences de Bassin chargées de la gestion et de la protection
de la ressource en eau : nappes, rivières, lacs ; souvent d’ailleurs
pour réparer les abus d’autres utilisateurs (agriculteurs, industriels …).
Les Agences, telles des caisses type assurances sociales redistribuent l’argent
des redevances aux collectivités et, dans ce cas, aux réserves
près, l’argent de la facture d’eau retourne effectivement à l’eau.
Tout ce qui concerne notamment la distribution d’eau potable et le traitement
des eaux domestiques usées (captage, réseaux, stations, administration,
immeubles de gestion ,…) est donc la propriété exclusive
des usagers locaux qui n’ont d’ailleurs reçu aucune aide
ni subvention d’où que ce soit.
La facture d’eau n’est donc pas un impôt. Les services d’eau
et d’assainissement ayant été payés par les seuls
usagers ont tous les droits pour demander des comptes à ceux qu’ils
ont élus pour défendre leur Bien Commun : les élus
locaux.
Les Collectivités locales sont responsables de la gestion de l’eau et de l’assainissement – Or les élus doivent des comptes aux usagers – Utilisez ces droits ! En ce sens, les usagers ne demandent que le respect de leur droit de propriété.
En sollicitant le suffrage des usagers/citoyens, les élus leurs sont
donc redevables de leur mandat dont ils doivent respecter le contenu : tout
faire pour que le service public soit géré au mieux des intérêts
des usagers, propriétaires du dit service.
Or, il arrive fréquemment que ces élus, trop sollicités
par certaines sirènes (normal dans le cas de l’eau) soient tentés
de suivre les propositions tentantes de ces sirènes : « l’eau
et l’assainissement ne sont pas des activités valorisantes pour
votre réélection, même si vous réussissez ; et
d’ailleurs avez-vous le profil, le savoir-faire et le professionnalisme
obligatoires pour vous en tirer ? Non ! Mais nous, par contre, savons
dégager la productivité des entreprises privées et vaincre
les syndicats de ces fainéants d’agents techniques municipaux. Signez
ce contrat d’affermage, on assure le fonctionnement du service et votre
réélection. Mais ce prix élevé ? On s’arrangera
pour le justifier … et vous ne serez pas perdants ».
La moitié des collectivités locales responsables de 80 % de l’eau
distribuée ont passé ce contrat « méphistoesque » avec
les 3 grandes multinationales prédatrices françaises. Les théoriciens
du consensus ont appelé cette félonie : PPP partenariat public/privé ;
qui se résume en : « au public la charge d’investissement,
au privé les énormes profit de la gestion sans risque ».
Et ainsi, tout le monde a oublié l’essentiel.
A savoir que les usagers sont propriétaires des services publics d’eau
et d ‘assainissement ; avec 2 conséquences importantes :
1/ les sommes
versées au titre de l’eau ne doivent être que la stricte contre
partie des services rendus réellement. « L’eau paie l’eau » ;
2/ les usagers
et eux seuls décident et contrôlent la gestion des services d’eau
et d’assainissement. Les élus ne sont là que pour en assurer
l’exécution.
Conséquences importantes :
Le service
public d’eau et d’assainissement n’est pas un commerce.
Aucun profit ne doit être dégagé par le service pour être
redistribué aux actionnaires d’une société privée
quelconque. Cette société n’ayant de plus, rien investi dans
le service.
Il faut
chasser les prédateurs. Les marchands doivent être exclus de
la gestion des services d’eau et d’assainissement.
L’eau
n’est pas une marchandise.
Les usagers ont le droit avec eux. Il faut le faire appliquer. Mais comment ?
Comment ?
Pour contester une gestion, il faut en connaître toutes les facettes
afin de détecter les abus et les dysfonctionnements. Il faut aussi connaître
la législation qui s’y applique.
Toute insuffisance sur ces thèmes se retourne contre les usagers. Mais
comment faire ?
Par l’information
Toutes les informations existent au niveau des collectivités locales
compétentes et responsables de la gestion : mairies, intercommunalités
(communauté urbaine, communauté de communes, syndicats intercommunaux …).
Ces informations sont à la disposition des usagers.
Voici les documents à demander et à analyser :
Leurs articles fixent notamment : le prix de l’eau et son évolution ; les obligations du fermier et leur coût, …
Ils présentent les résultats qualitatifs et quantitatifs de la gestion du fermier en explication du compte d’exploitation et son résultat qui méritera toute la sagacité des usagers inquisiteurs ;
synthèse du précédent, il n’est souvent que peu d’intérêt sauf pour le descriptif des services
Vous permettront d’analyser les emplois des surtaxes et autres reversements perçus par votre collectivité
Ils autorisent le fermier à vous facturer ses prestations. Il vous sera opposé chaque fois que vous ne serez pas d’accord
Ce sont des analyses de la gestion faites par des « experts » en comparaison avec les obligations du contrat de délégation
Les CRC ont pour mission d’émettre des observations sur les performances et les abus des gestions des services publics. Ils ne « poursuivent »en général jamais ni les délégataires ni les élus mais les renseignements donnés sont précieux pour les usagers curieux.
Peuvent renseigner sur les clauses abusives voire illégales des contrats et des délibérations préalables des collectivités.
Pour vous aider : fiche de l’INC « la facture d’eau ».
Si des difficultés apparaissent pour leur communication, saisir la
CADA.
Leur analyse nécessite une aide, au moins au début.
Les moyens d’action
L’analyse
des documents de gestion déjà cités
Cette analyse est indispensable pour mettre au jour les abus et dysfonctionnements
de gestion, en démonter les mécanismes, afin de bien les posséder
et les dénoncer, face aux élus membres des Conseils Municipaux
ou des Conseils d’Administration des Collectivités responsables.
Et aussi au sein des CCSPL.
Cette analyse du type travail de fourmi doit être menée avec méthode
et minutie malgré son caractère fastidieux.
Elle suppose la connaissance d’un minimum de droit administratif et des
notions de gestion des services publics locaux.
Bibliographie
sommaire
Ces connaissances sont heureusement accessibles grâce à des publications
officielles du Ministère de l’Intérieur et grâce
aux codes.
Pour les codes dont l’accès est libre et gratuit sur Internet :
Pour les publications du Ministère de l’Intérieur :
OÙ ?
Les CCSPL (Commission Consultatives des Services Publics Locaux) – Loi démocratie de proximité
L’installation des ces commissions est obligatoire au-delà des
certains seuils de population relatifs à la collectivité concernée.
Ce qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’il est interdit de créer
des CCSPL au-dessous de ces seuils, comme le prétendent à tord
tous ceux que les conséquences de l’application de cette loi dérange,
et en premier les élus locaux.
Les CCSPL ont 2 compétences :
Composition des commissions ; les CCSPL comprennent :
Tous les membres des CCSPL sont nommés par le maire ou le président
de l’intercommunalité suivant le cas.
Les CCSPL mettent face à face les usagers et leurs élus directement
responsables de la gestion du service public.
D’où leur importance. Il faut absolument y être présent.
Les combats – Contre qui ?
Les champs de bataille
Les champs de bataille sont au moins et souvent plus nombreux que les postes du « Compte d’exploitation » voire que tous ceux de la comptabilité des contrats d’affermage. Comme ces postes sont généralement le reflet du contrat de délégation lui-même, il sera facile d’établir les liens nécessaires entre les documents puisque les chambres des comptes et les audits suivent aussi une logique identique.
Voici une liste non exhaustive des postes les plus lourds financièrement pour le porte monnaie de l’usager :
La solution alternative
Cette solution est connue. C’est le seul mode de gestion qui existait
autrefois. On pourra donc parler de retour aux sources (d’eau, bien entendu)
avec le retour à la régie publique des services publics d’eau
et d’assainissement par les collectivités elles-mêmes.
Ce n’est ni une collectivisation, puisque les services publics d’eau
et d’assainissement sont déjà la propriété indivise
de tous les usagers, ni l’application d’une doctrine puisque le but
recherché est le seul intérêt des usagers et qu’en
plus de 50 ans d’expérience commune, la régie reste toujours
plus performante que la délégation.
TERNAY le 04/01/05
JL LINOSSIER linosse@wanadoo.fr t/f :
04 78 83 47 73
ACER Association des Consommateurs d’Eau du Rhône
CACE Coordination nationale des Associations de Consommateurs d’Eau : www.cace.fr